La Faculté de Philologie de l’Université de Belgrade (Serbie)
L’Université de Manouba (Tunisie)
La Faculté de Philologie de l’Université de Belgrade (Serbie)
Le Groupe des Ambassadeurs francophones de Serbie
Ont le plaisir d’annoncer l’organisation du colloque international
LA FRANCOPHONIE ET LES LANGUES FRANÇAISES
Les 13 et 14 octobre 2022 à Belgrade.
Si par « francophonie » on entend communément, « l’ensemble des personnes et des institutions qui utilisent le français comme langue de première socialisation, langue d’usage, langue administrative, langue d’enseignement ou langue choisie », la langue se trouve, entre autres, définie comme une « manière de parler, de s’exprimer, considérée du point de vue des moyens d’expression à la disposition des locuteurs ». Elle est ainsi le reflet d’un rapport au monde qui se révèle aussi bien à travers le verbal que le non verbal. Or ces derniers ne sauraient, se réaliser en dehors du culturel avec ses expressions et archétypes. Abdelkhébir Khatibi préfère parler des langues françaises considérées comme un espace commun miraculeux qui a permis aux francophones de se libérer de l’anonymat de la classe ou de la race, de lutter contre l’identité sauvage et de transgresser la différence nominale. L’un des intérêts de la langue française, répond Edouard Glissant, c’est qu’elle s’est éparpillée un peu partout. Il n’y a pas de continent de langue française. La francophonie n’est-elle pas une garantie prise sur les hasards de l’Histoire, une ligne active contre l’enlisement et le ressentiment, un barrage contre le chaos ? La littérature, le théâtre, la peinture, la sculpture, la danse, la musique voire les us et les coutumes sont dans ce contexte l’expression d’une langue, d’un langage, et de manière plus large, d’une forme de communication. C’est au sein de la pluralité que la nature rencontre la culture et que les artistes inventent un horizon commun puisant ses ressources dans les valeurs communes. Fini l’ethnocentrisme. L’interculturel nous réunit. Le spécifique se place, sans complexe, au cœur des rencontres entre le bruissement et le jaillissement. L’avenir sera-t-il pluriel ? Assia Djebar évoque cette belle architecture des esprits en soulignant l’importance de la langue ensemencée par les sons et les rythmes de l’origine, langue s’ouvrant au différent et s’allégeant des interdits. Jean Pruvost, quant à lui, se présentant comme « dicopathe » faisant voler en éclats les clichés, lorsqu’il choisit comme titre pour l’un de ses ouvrages Nos ancêtres les arabes, ce que notre langue leur doit, rappelle les couleurs qui font le français rassemblant autour de la francophonie tant de sons de cloche suggérant une lingua franca des temps modernes.
Source : fabula
Août 2022

La francophonie et les langues françaises (Belgrade)