Sélectionner une page

Tdah : Et si le suicide était en partie héréditaire ?

Par Rafaël Andraud

Une large étude menée sur des vétérans de l’armée américaine a permis d’identifier quatre gènes qui favoriseraient les pensées suicidaires et les comportements à risque.

Et si le suicide était en partie héréditaire ?

Des chercheurs du Duke University Medical Center ont mené une vaste étude auprès d’anciens combattants de l’armée américaine, en utilisant les données de plus de 630.000 vétérans. L’équipe a pu identifier quatre gènes qui peuvent augmenter le risque de pensées suicidaires et de passage à l’acte. Leurs résultats ont été publiés mercredi 14 décembre dans la revue JAMA Psychiatry.

Génétique : certains ont des risques accrus de comportements suicidaires […]

« Il est important de noter que ces gènes ne prédestinent personne aux problèmes, mais il est également important de comprendre qu’il pourrait y avoir des risques accrus, en particulier lorsqu’ils sont combinés avec des événements de la vie », explique Nathan Kimbrel, co-auteur de l’étude et professeur agrégé au Département de psychiatrie et des sciences du comportement à la Duke University, dans un communiqué.

Les gènes identifiés étaient déjà associés à des troubles psychiatriques

Grâce à une analyse d’échantillons de sang à l’échelle du génome, l’équipe de recherche a identifié plusieurs gènes apparents chez les participants ayant des cas documentés de pensées ou d’actions suicidaires, quelle que soit leur origine ethnique. Quatre gènes, qui ont déjà été associés à des troubles psychiatriques, avaient les liens les plus forts.

L’un d’entre eux, nommé « ESR1 », un récepteur des œstrogènes, a déjà été identifié comme responsable du syndrome post-traumatique et de la dépression, qui sont des facteurs de risque de comportement suicidaire chez les anciens combattants. L’œstrogène est également une cause suspectée de différences entre les sexes dans les taux de dépression et la perte d’ESR1 s’est avérée produire des effets néfastes sur les tissus cérébraux chez les hommes.

Le deuxième gène identifié était le « DRD2 », un récepteur de la dopamine, qui a déjà été associé à des tentatives de suicide, à la schizophrénie, à des troubles de l’humeur, au TDAH, à des comportements à risque et à des problèmes d’alcoolisme. Le troisième, appelé « DCC », a été associé à de multiples troubles psychiatriques. Des études ont trouvé des niveaux élevés dans le cerveau des personnes qui meurent par suicide. Le quatrième gène lié au suicide, « TRAF3 », a été associé à un comportement antisocial, à la toxicomanie et au TDAH.

Source : pourquoidocteur

Décembre 2022

Tdah : Et si le suicide était en partie héréditaire ?